Peut-on être à la fois féministe et écolo ?
Elisabeth Badinter dénonce dans son livre ‘Le conflit’ la pression exercée aujourd’hui par l’écologie sur les femmes. Elle indique que le recours à l’allaitement de plus en plus répandu et l’option des couches lavables sont des régressions pour l’émancipation des femmes. Cela interpelle bien évidemment car il est clair que ces deux exemples induisent plus de disponibilité de la part des femmes. Elisabeth Badinter considère globalement que l’écologie, au nom d’un certain naturalisme, renvoie les femmes à la maison et les conduit à déserter la sphère sociale et professionnelle.
Quelles sont les valeurs portées par l’écologie? Vont-elles à contre-sens de l’égalité hommes-femmes ? L’écologie tente de contrer la destruction des ressources naturelles, induit le principe de responsabilité à l’égard de nos familles, de nos sociétés, de la planète entière. L’écologie politique n’est pas le naturalisme, c’est avant tout un levier pour changer de modèle de société qui inclut le changement des rapports sociaux et donc le féminisme… Etre écologiste n’empêche pas d’être féministe. Une femme écologiste peut agir au niveau individuel et collectif, être active afin d’assurer la transition vers une société plus durable. Les choix réalisés au sein de la sphère privée ont bien entendu des conséquences dans l’organisation de la société. Il est donc normal d’y être attentifs afin qu’il s’agisse bien de choix et non des conséquences d’une pression extérieure, basés sur un sentiment de culpabilité. Il s’agit également de veiller à ce que l’émergence d’un nouveau modèle économique et social, qui intègre les valeurs de l’écologie, intègre également le point de vue des femmes.. N’ayons pas peur d’être à la fois écologistes et féministes …
Tout à fait d’accord. N’oublions pas qu’Elisabeth souligne dans son livre qu’on pourrait en lieu et place de promouvoir les couches lavables développer des couches en matières recyclées et à tout le moins biodégradables. Évidemment, j’ignore si ces techniques sont déjà au point mais je pense qu’elle a raison. En fait, dans le cas des couches, la solution écologique promue actuellement n’est pas en faveur des femmes mais pourrait l’être. Nous devons donc en tant que féministes insister pour que cela soit le cas et sensibiliser notre entourage écologiste aux travers inégalitaires vers lesquels nous tendons parfois. D’ailleurs, quand on parle de développement durable on parle d’un volet social, équitable. La question doit alors toujours être posée : est-ce qu’une mesure donnée, proposée est équitable, juste pour les hommes et les femmes ? Bon, Ok maintenant, on parle de transition écologique et cela risque aussi d’être « chaud » en termes de charges de travail ménager supplémentaires : il faudra donc rester vigilantes 🙂